«Les sources nombreuses et l’irrigation facile se prêtent bien à la multiplication des prairies caractérisées par les inflorescences légères et aériennes des Agrostis et par les fleurs de montagne qui viennent apporter leur note spéciale dans cette flore commune des prés fauchés: le Fenouil des Alpes (MeumAthamanticumJacq) en particulier, très estimé pour le parfum qu’il donne au foin, devient très abondant dans les prés secs».Etude de J.Carles-1943

Cette plante, appelée «Cistre» localement, est l’emblème des prés de fauche du Mézenc. Typique de la flore des prairies alpines, cette plante, outre son arôme anisé soutenu, possède une particularité étonnante: alors que le bétail l’évite en vert dans les pâturages, il en raffole quand elle est sèche au milieu du foin.
Rarement fauchée et fanée dans les autres hautes terres du Massif Central ou dans les Alpes en raison de son implantation à une forte altitude, elle n’est donc ingérée abondamment que dans le massif du Mézenc. En effet la position particulière du massif, où l’on fauche jusqu’à 1500mètres d’altitude, en fait sans doute l’un des rares massifs ou cette plante aux qualités très spécifiques peut se retrouver dans la panse des bovins et, en tous cas le seul massif à tradition d’engraissement où elle puisse se retrouver dans la saveur de la viande et aussi du lait.
La cistre n’est, bien entendu, qu’un exemple, essentiel, de la richesse et de l’originalité des foins du Mézenc puisqu’on y trouve toutes les plantes des prairies subalpines, ailleurs souvent cantonnées dans les pâtures estivales.

Une analyse des foins du Mézenc a été réalisée en septembre 1995 au laboratoire CESAR de Lyon et a permis de confirmer nettement leur pouvoir nutritif, bien supérieur aux moyennes des foins de montagne établies par l’INRA.